Dans la jungle mexicaine

Au Mexique, j’ai décidé de me réconcilier avec les moustiques. De toute façon, pas le choix si l’on veut découvrir les sites mayas les plus reculés ou encore la Laguna Miramar: eau chaude, pleine lune, singes hurleurs, solitude.

Pour quitter Tulum et partir vers Campeche et le Chiapas, je reprends mes bonnes habitudes, je lève le pouce et me fait rapidement prendre par Jesús, un sosie de Bob Marley qui a devant lui 24 h de route jusqu’à la capitale. J’en profite donc pour rejoindre Xpujil (et ouais, chaud la prononciation au Mexique) d’où je compte aller voir les ruines de Calakmul, perdues à 50 km dans la jungle.

Dans cette région du Mexique, il n’y a pas beaucoup de routes, et les backpackers se croisent donc souvent dans des villes comme Xpujil, quelques rues croisées par la national, des taxis et des colectivos pour emprunter les chemins de traverse. Je croise Mathieu et Abi, puis Frédéric, un tourdumondiste au milieu de son voyage de 2 ans.

Le lendemain, faux départ, impossible de me lever à 5h30 pour prendre le bus. Aujourd’hui, je décide de glander, mais visite quand même les ruines de Becan, pour me mettre dans l’ambiance moustiques… euh, maya pardon.

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C’est mon activité de la journée, une journée un peu morose, où me prend un sentiment de fatigue et où la volonté me fait défaut. Peut-être le pays qui me manque, les amis, la famille. Ça arrive parfois, un long voyage ce n’est pas que de jolies photos.

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Le lendemain je suis requinqué, et le réveil se fait sans peine. 45 minutes de bus sur la grand-route, puis une bonne demi-heure à attendre avec un retraité mexicain une voiture pour faire les 50 km qui mènent à Calakmul. Encore une fois, il n’y a personne car, comme Becan, ce sont des sites “secondaires”. Calakmul ne manque pas d’intérêt et je profite mieux de cette étrange sensation, seul, au milieu de ruines mayas, en haut d’une pyramide de 50 m ou devant une stèle représentant les événements majeurs de la vie de cette cité.

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Les singes araignées se balancent aux branches tandis que toucans et autres oiseaux jacassent dans les arbres.

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Nous sommes chassés par une averse tropicale. Que j’aime ces lourdes gouttes qui vous trempent en quelques secondes et la brume qui suit généralement ces averses, lorsque le soleil vient réchauffer le sol. À l’abri dans la cabane des gardiens, aucun espoir de sécher vu l’humidite ambiante.

Je rencontre un couple de Tchécoslovaques qui se proposent de me déposer plus loin sur ma route. Je vous passe ensuite les détails du bus de nuit, suivi par un taxi, puis 6 h sur le toit d’une camionnette. Et oui, la laguna Miramar se mérite.

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À Ernesto Zapata, impression de bout du monde. La piste s’arrête là, et au-delà, la jungle, la forêt tropicale, frontière naturelle avec le Guatemala et repaire des Zapatistes qui administrent la région, malgré la présence des militaires mexicains. Je m’installe dans une charmante petite Cabañas, et je me prépare pour 2 jours au bord du lac.

Il y a deux chemins pour aller au lac. Un avec beaucoup de boue, et un avec énormément de boue. Je perds mes bottes en caoutchouc dans la boue, me fait piquer par les moustiques mexicains (les plus coriaces jusqu’à présent), croise serpents et drôles d’oiseaux. Je me perds un peu, retrouve mon chemin, remercie mon GPS et jure de ne plus jamais demander mon chemin à un mexicain 😉

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Le lac n’est accessible à pied qu’à un endroit. De là, il est possible de prendre des sortes de kayaks pour se balader le long de ses rivages. Pour ma part, je reste au campement, surveillé en permanence par 2 gardes très discrets. L’eau est chaude, mais suffisante pour me rafraîchir après cette éprouvante marche. Je monte mon hamac face au lac, tip-top.

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La nature est abondante, déborde de vie, de la plus petite grenouille aux files de fourmis, aux singes hurleurs et crocodiles. Je ne fais qu’entendre les premiers et les derniers traînent leurs pattes et leur mâchoire dans un autre lac.

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Ici pas de problème pour se baigner donc, mais je vous avoue que je n’étais pas rassuré lors de mon bain de minuit à la lumière de la pleine lune.

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Le matin, le paysage est tout autant exceptionnel, brume sur le lac limpide et placide.

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Après cette parenthèse solitaire, je refais le trajet en sens inverse. Je tente de prendre un des Cesna (des petites avions qui transportent charges et quelques rares passagers) qui atterrissent parfois sur la route principale du village mais ce jour là, pas de vol.
Alors je repars pour une nuit de galère, 3 camionnettes et un taxi pour arriver à San Cristóbal de las Casas, une ville qu’il est dur de quitter, mais ça c’est une autre histoire…

Un commentaire

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  1. jldx32015 · novembre 6, 2015

    Du sud de l’Amérique au Mexique, tes reportages sont toujours dynamiques et documentés.
    Tu nous rappelles que voyager n’est pas toujours facile, et en même temps tu nous fais participer à ton plaisir de voyager.

    On attend la suite de ton récit comme on attend le prochain épisode d’une série: avec impatience.