Le Yucatan, sous l’eau

Un aéroport, c’est trompeur car c’est toujours un cran de modernité au-dessus du lieu où l’on atterrit. Toutefois, lorsque j’arrive à Cancun, je vois bien que je suis loin de Cuba. Là-bas, même l’aéroport nous fait voyager dans le temps. “Bienvenido a Mexico” qu’ils disent. Moi j’ai la tête dans le cul, je viens de quitter une île malgré tout attachante et dehors il pleut à torrent…

J’arrive à Cancún et je n’ai rien de prévu. Je me réfugie dans un hostel et je passe 24 h sur internet, pour rattraper le temps perdu à Cuba et organiser mon étape mexicaine. Je mange mes premiers tacos, bois mes premières Corona. J’ai du mal avec le mexicain, les gens ici parlent vraiment un espagnol différent.

Je me rends ensuite à Playa del Carmen, toujours sur la côte un peu plus au sud, où je retrouve Janice avec qui je passe quelques jours, sous la pluie. A chaque averse, les rues se transforment en torrents. En attendant, on cuisine, on regarde des films, on joue du ukulélé, on prend du bon temps. Puis il est temps de reprendre la route, vers Tulum, encore un cran au sud.

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Saison des pluies oblige, il pleut aussi à Tulum, mais je m’en fiche, car moi je vais plonger en cenotes. Les cenotes, c’est absolument malade, complètement “sick” comme diraient les canadiennes.

Dans ce coin, le sol est calcaire et relativement peu élevé, quasi au niveau de la mer. À l’époque où cette dernière était plus basse, s’est formé sous l’effet de l’érosion (l’eau dissout le calcaire) un gigantesque réseau de grottes, avec stalactites et stalagmites. Puis, l’eau est montée, a noyé ces grottes qui ne sont maintenant accessibles qu’aux plongeurs.

En plus de ça, on trouve dans certaines grottes un phénomène plutôt rare appelé halocline. L’eau de mer stagne au fond et l’eau douce d’infiltration, limpide, se trouve sur le dessus. À la rencontre de ces deux couches dont la salinité est différente se forme cette couche halocline. Comme il n’y a pas de courant, ces couches restent relativement stables.
Lorsque que je traverse l’halocline, j’ai d’abord l’impression d’avoir perdu mes lentilles. Puis je me dit que ce trip sous LSD est vraiment très bon: c’est une couche huileuse qui vient détourner la lumière et transformer la vision. Je vois de drôles de formes et une sorte “d’aura” qui entoure mes compagnons de plongée.

Mais ce n’est pas tout. Parfois, des végétaux en décomposition ont formé une sorte de nuage, qui comme l’halocline, reste stable entre deux couches d’eau. Je plonge à Angelina, où se trouve un tel “nuage” à 25 m de profondeur. Arrivé en bas, je me crois dans un film de Tim Burton: nous volons au-dessus d’un nuage marron tandis que des arbres morts dépassent du nuage. C’est hallucinant.

Pour le reste, les cenotes c’est du cave diving bien bonito, pas cher dans des eaux cristallines. Dos oros, The pit, Batcave, Angelina, Gran cenote, Calabera, Dreamgate. Pas de poissons mais des formations minérales uniques et ces fameux haloclines et autres nuages. Et puis parfois, on croise même des sirènes au moment de rejoindre la sortie… si si.
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Pour compléter le tour de Tulum, il y a aussi les tortues. Des dizaines de nageurs équipés de gilets flottent sur des haut-fonds sur lesquels mangent tranquillement de grosses tortues d’un mètre de diamètre. C’est pas aussi flippant que les baleines avec Xav, mais quand même impressionnant, surtout lorsqu’elles décident de faire surface là où je me trouve. Elles sont magnifiques avec leurs carapaces aux dessins géométriques.

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Tulum, c’est aussi de belles rencontres, avec Sam, James, Nacho et Jorge, Fabi et Atreyu, la sublime Kaitlyn, José… Et bien sûr, Thomas et Catherine, des amis rencontrés au Perú que je croise, par hasard, sur la plage. Mais ça, le hasard, c’est une autre histoire.

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Mais au Mexique il parait qu’il y avait les Mayas non ? Allez, je m’arrache de Tulum, il est temps d’aller voir quelques ruines.

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