Et voilà, tous mes copains sont partis, mais c’est pas grave, sur la route on s’en fait plein. Et puis maintenant je sais que je les retrouverai en France en Mai.
Alors voyager avec les copains ça fait quoi ? Et Manille est comment ?

Me voilà donc à Manille pour quelques jours, dans cette ville dont on m’a dit souvent du mal et que je n’ai qu’entre aperçu, cf la soirée bucket-cuvette.

Manille c’est sale et bruyant, mais je suis au taquet pour aller m’y perdre et me faire une opinion plus personnelle de cette capitale.

Ce qui m’a d’abord frappé ce sont les extrêmes qui se côtoient.
Les ruelles étroites, tortueuses et pleines de vie des quartiers pauvres, qui s’arrêtent net pour laisser place à un quartier d’affaire ou au plus grand Mall d’Asie (Mall of Asia).
Les voitures de luxe des quartiers aisés qui font taches au milieu de la marée de tricycles (à moteurs mais aussi à pédales) et des Jeepney cahotants (de vieilles jeep converties en bus collectifs).
Les chiens et les chats errants autour des poubelles des quartiers populaires et les chiens de race shampoinés que sortent les “dogsiters” des quartiers (ultra)riches.
Mais aussi et malheureusement, les vieux gros européens avec à leur bras de jeunes et jolies Philippines.

Au milieu de ce vacarme, des parcs où jeunes et vieux se retrouvent pour jouer aux échecs, faire du cerf-volant ou manger une glace, des familles entières se prélassant sur l’herbe à l’occasion d’une sortie dominicale.

Pour faire des affaires, aucun doute, c’est ici que ça se passe. D’un côté, les tours des grandes banques (les mêmes de Mexico à New York, en passant par Buenos Aires ou Singapour), et de l’autre des rues spécialisées où les boutiques se suivent et se ressemblent : la rue des vélos, la rue des garages, la rue des opticiens, la rue de la prostitution (ah non, LES rueS).

Car la nuit, certains quartiers se métamorphosent dès l’ouverture des KTV (karaokés “all you can drink” avec hôtesses), des salons de massage douteux et des racoleurs en tous genres. Oui, comme toute grande capitale dans cette région du monde, le sexe et le plaisir sont un moteur pour le tourisme et donc l’économie.

Et voyager avec les copains alors ?
Je pense qu’il y a une grosse différence entre le voyage et les vacances. C’est sûr, voyageur un jour, voyageur toujours. On ne voit plus les choses de la même manière une fois qu’on a vu tant de choses. On ne se fie plus aux apparences, et on cherche à comprendre, à connaître, à échanger.

Alors c’est sûr, avec quelques semaines de vacances par an, on a besoin de repos, de sable blanc. Entre nous quatre aux Philippines, aucun mal à accorder nos violons. Et quel bonheur de retrouver les copains, se raconter les vieilles histoires de notre amitié tout en en créant de nouvelles.
Alors certe, on boit plus de bières et le budget part à la hausse. Mais ça a vraiment du bon de pouvoir vivre ça avec les copains, ceux qu’on connaît depuis plus de 10 ans et avec qui on espère vieillir.

Ça fait un tout, car mon voyage c’est aussi et bien sûr Mat, quelque part en Colombie à l’heure actuelle, et tous les gens que j’ai rencontrés sur 4 continents, que je n’oublierai jamais et que j’espère revoir un jour.

La solitude dans tout ça ? Elle ne dure jamais bien longtemps, et il me suffit de fermer les yeux, de prendre une profonde inspiration et de penser à tout ça pour me dire que j’ai fait le bon choix, et qu’être seul parfois, ça fait du bien et c’est important !!! Pour le coup, je trouve que la langue anglaise permet mieux d’exprimer cette différence fondamentale entre alone et lonely. Et être alone pendant quelques temps, je vous invite à essayer, c’est tellement bon.

Merci en tout cas les copains d’être venu. Encore de grands moments inscrits à notre histoire commune. Quel bonheur d’avoir pu partager un peu de mon voyage avec vous trois !!!

Retour à Manille:
Après 2 jours à me balader au p’tit bonheur, à bouquiner mon pavé de 800 pages que je me traîne depuis l’Australie, il est temps pour moi de rejoindre l’hémisphère sud et mon frère en Indonésie.

Mais l’avion à 4h du mat, ce n’est pas un bonne idée. Je m’endors devant la porte d’embarquement et l’avion décolle sans moi. Le prochain est dans 16 h, une longue journée d’attente à l’aéroport devant moi. Il fallait bien que ça m’arrive un jour.

Rendez-vous donc dans quelques jours pour de nouvelles aventures à Java et Bali avec Charles !!!