Quitter la Bolivie en beauté… et avec panache !!

Pour prolonger notre aventure bolivienne, nous devons renouveler nos visas à La Paz, ces derniers n’étant valables qu’un mois. Nous passons donc en vitesse au centre des migración et faisons un peu de forcing pour obtenir notre tampon, les fonctionnaires Boliviens n’étant pas les spécialistes du zèle après 16 h.

Notre sésame en poche, nous quittons la capitale sur le champ pour deux directions différentes : Mat se rend à Copacabana et l’Isla del sol, tandis que je vais à Sorata pour marcher en montagne quelques jours.

Sorata est une ville en déclin touristique car visiblement ces dernières années ont vu l’essor du côté des champs et des mines, plutôt que du côté du tourisme. Pourtant la ville est le point de départ de multiples balades autour de l’Illampu, sommet à plus de 6000 m d’altitude. Je me rends donc à Lakathiya, un petit refuge que des amis m’ont conseillé, et d’où je compte me faire quelques balades en solo.

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J’y passe donc quatre jours et trois nuits, tout seul dans le refuge. Je reçois chaque soir la visite de quelques jeunes du village, me cuisine de bons petits plats, découvre la vie simple du village de Lakathiya, assiste à la naissance d’un petit chevreau… Et bien sûr je marche chaque jour, parfois dans le brouillard, assisté de mon GPS, parfois au dessus des nuages, toujours sous le regard de l’Illampu qui domine les vallées.

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Après cet intermède, je retourne à Sorata où, je dois l’avouer, je n’ai pas de plans pour la suite. Je me rends à un bureau d’information pour me renseigner sur les transports qui partent d’ici et ne voilà pas que je tombe sur Mat, tout guilleret, qui vient d’arriver ! Nous nous faisons un café sur la place pour faire le point. Le soleil de 11 h nous réchauffe, le café nous réveille et nous avons un plan : aller au Perú par le Nord du lac Titicaca, route peu fréquentée qui va nous réserver quelques surprises.

Nous quittons Sorata à l’arrière d’un pick-up, enchaînons taxi puis bus et arrivons à la nuit à Carabuco.

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Nous avons bien essayé de nous inviter à la caserne du village précédent mais sans succès. A Carabuco les villageois fêtent l’élection du nouveau maire qui régale : Paceña (la bière bolivienne) et mauvais alcool coulent à flot. Le lendemain, en route vers l’Ouest et la ville frontière de Puerto Acostó, nous faisons arrêter le colectivo et prenons un chemin de traverse, le long de la côte.

Là, nous allons rencontrer un couple de retraités de La Paz qui nous offrent l’Almuerzo (le repas de midi) dans leur maison de week-end. Avec eux, nous nettoyons les plans de quinoa séchés, parlons patate, maïs et traditions et repartons le sac plein de bonnes patates andines bio.

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Plus loin sur le chemin et dans l’après-midi, nous embarquons sur un petit bateau de pêche avec Eddy et allons lever quelques filets pour une maigre prise de petits poissons bizarres.

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Le soir, à la recherche d’un bivouac, nous sommes finalement invités pour la cena (le repas du soir) puis à dormir dans une famille de pêcheurs/chauffeurs. Nous mangeons une bonne soupe de poissons à la lueur d’une bougie et sous les regards des enfants, curieux, puis prenons nos quartiers dans une petite maison qui fait office de remise mais où se trouve… un lit double ! La classe.

Nous nous levons à 5 h du matin pour partir au marché des pêcheurs d’Escoma, avec le chauffeur du village et son collectivo qui se remplit au fur et à mesure que nous traversons les zones habitées. Nous y arrivons bien trop tôt, avant le levé du soleil, alors que même les baños publiques sont fermés 😉

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Nous partons en fin de matinée pour Puerto Acostó, ville frontière avec le Perú, où l’on nous tamponne notre passeport pour sortir du territoire, photo du garde frontière en prime.

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Une fois en ville, il semble bien difficile de trouver des transports pour le Perú, et en plus nous apprenons que nous devons dans tous les cas aller à Puno pour se faire tamponner l’entrée au Perú. Nous faisons donc demi-tour et prenons un bus pour Copacabana. Mauvaise décision… A la sortie de la ville, le garde ne veut pas nous tamponner l’entrée en Bolivie (que nous n’avons pas vraiment quittée). Il nous laisse malgré tout passer, en situation irrégulière, non sans nous dire que nous nous exposons à une multa (une amende) au poste frontière de Copacabana.

Nous avons 4 h de bus pour échafauder nos plans et mesurer les potentielles conséquences de notre situation. Nous évoquons même l’idée de sortir du bus et passer la frontière à pied, de nuit. Finalement, une fois au poste de douane de Copacabana, c’est avec un subterfuge digne d’Houdini que nous nous en sortons : une halte aux toilettes côté bolivien et nous esquivont la douane bolivienne. De l’autre côté, chez les Péruviens, nous passons comme une lettre à la poste. Ça y est, nous sommes au Perú !!!

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