Torres del Paine

Nous prenons une journée de repos à Puerto Natales pour nous remettre de notre semaine de marche au parc numéro uno d’Amérique du Sud, le Torres del Paine.

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Nous sommes donc arrivés, il y a une bonne semaine maintenant à Puerto Natales, ville de bord de mer, géométrique, enchaînement de rues perpendiculaires et de quadras (des pâtes de maison) mais surtout camp de base pour tous les gens qui se rendent au parc. Nous faisons donc comme tout le monde : trouver un hôtel, une consigne, faire les courses, acheter le matos qui nous manque. Le lendemain, nous partons en bus pour le parc qui se trouve à 2h30 de piste au nord de la ville. Tout le monde dans le bus est excité de partir, et tout le monde sent encore bon.

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Nous avons prévu de faire le grand tour, “the O”, qui consiste à faire le trek standard, “the W”, auquel on ajoute 4 jours de marche pour faire le tour du parc  en passant par le Nord. En autonomie complète pour 6 jours, nous sommes bien chargés. L’eau quand à elle est à disposition dans tous les lacs et rivières, même pas besoin de la purifier.

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Nous rôdons jour après jours nos techniques de camping, nos muscles chauffent, nos sacs s’allègent, mon tour de taille fond… Et nous en prenons pleins les yeux.
Ce n’est pas si différent de nos montagnes alpines, mais c’est l’immensité des espaces, vides de présence humaine et de constructions, qui est singulière. Nous rencontrons les même personnes à chaque arrêt et sympathisons avec des français, des chiliennes, des israéliens, des américains, allemands…

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La nature est omniprésente, mais malheureusement 2 gigantesques incendies il y a 10 et 4 ans ont dénaturé une grande partie du parc. Et comme le vent est puissant et les hivers rudes et longs, la nature a du mal à se reconstruire, et la CONAF se bat contre l’érosion et les comportements irresponsables de certains randonneurs.

C’est un bel effort physique et après tous ces kilomètres, je me sens prêt à reprendre la route.

Pour les lecteurs assidus, le détail du parcours ci-dessous :

Day 1 : 35km pour rejoindre le campamento Dickson
La marche est bucolique, il fait beau, pas mal de vent.

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Nous croisons un asiatique qui s’est crôuté en passant un col : “lots of wind, be carreful” qu’il nous dit. Nous arrivons au camp vers 21h, il pleuviotte et la nuit s’annonce fraîche mais je suis tellement fatigué que je m’endors juste après le repas.

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Day 2 : 11km pour rejoindre le campamento Los Perros
Sous la pluie, à travers la forêt, plus nous montons et plus il y a de vent. Nous arrivons au camp sous la neige, trempés et transis de froid. Nous trouvons abri dans un refuge mal chauffé et peu isolé, où une cinquantaine de marcheurs tentent de se réchauffer.

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Les popotes tournent à plein régime, les gore-tex pendent, les chaussettes grillent près du poêle.

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Petit à petit, des marcheurs ayant rebrousser chemin au paso John Gardner arrivent couverts de neige, trempés jusqu’aux os, les doigts gelés. Visiblement ça va être difficile de passer le col et les gardes nous annoncent bientôt que le col sera fermé plusieurs jours. Qu’à cela ne tienne, nous improvisons une expédition secrète avec 2 allemands : nous partirons à l’aube, avant que les gardes ne se lèvent.

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Day 3 : paso John Gardner, ou pas…
L’expédition sera en fait vite avortée car les gardes nous attrapent à la sortie du camp, nous avons à peine fait 10 mètres 😉  On retourne donc en direction de Dickson. Nous allons finalement jusqu’à campamento Serón, 30 km sous la pluie. Il pleut toute la soirée mais nos vêtements (hormis les chaussures) sont finalement secs au réveil.

Day 4 : 20km pour rejoindre le campamento Los Torres
Belle journée : enfin nous retrouvons le moral, même si mes pieds me font souffrir. Pas mal de dénivelé pour cette journée qui nous permet d’atteindre le camp qui se situe au pied des Torres.

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Day 5 : 25km pour rejoindre le campamento Italiano
Noud nous levons à 4h du matin pour admirer le lever de soleil sur les Torres, superbes pics de granit surplombant un lac, niché au milieu d’un gigantesque pierrier.

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Puis nous descendons la vallée pour rejoindre le camp suivant, à l’entrée de la Val Frances. C’est l’occasion d’une petite toilette à la fraîche dans la rivière. Nous entendons parfois craquer les glaciers perchés au-dessus du camp.

Day 6 : 30km pour rejoindre le refugio Paine Grande
Nous posons nos sacs au refuge et partons légers pour les 11km nous séparant du glacier Grey, gigantesque masse de glace qui plonge dans le lago Grey. La vue est magnifique sur tous les glaciers qui dominent le lac.

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La masse d’eau emprisonnée est sans commune mesure avec ce que nous avons dans les Alpes. C’est splendide. Nous passons une très mauvaise nuit car le vent souffle à plus de 70km/h au camp. Plusieurs tentes sont soufflées dans la nuit. Je ne dors que quelques heures.

Day 7 : 20km pour rejoindre le centre administratif de la CONAF (les gestionnaires du parc et des forêts)
Poussés par le vent qui souffle plus que jamais, nous traversons de gigantesques plaines, seuls, à part quelques Guanaco et autres lièvres.

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C’est fastidieux mais nous observons avec satisfaction, au loin, le massif que nous venons de parcourir pendant cette belle aventure.

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Un commentaire

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  1. Charles · janvier 16, 2015

    Super ! Depuis la jungle urbaine de Shenzhen, je te suis ! Assidûment !
    Et ca donne des envies de voyages, de grands espaces !

    • simontchik · janvier 16, 2015

      Coucou. Il parait que tu repars en vacances dans le yunan ? Quoi de neuf de ton côté ? Bises

  2. xav · janvier 16, 2015

    Cool mon Sim’ et très jolies photos. Bise à toi et à Mat’

  3. Chris Jean · janvier 16, 2015

    Hello , grâce à tes belles photos et tes commentaires, on a bien entendu le vent, eu très froid aux pieds, merci pour ce bout de voyage. On attend la suite avec impatience.
    Bises

    • simontchik · janvier 16, 2015

      Salut Christelle. Je suis content que tu me lise et que ça te plaise. Plus on remonte et moins il fait froid. Je viens de repasser au Chili et nous sommes au bout de la route, à villa O’Higgins si tu trouve sur une carte. Bises !!

  4. Jessica · janvier 16, 2015

    Super récit, superbes photos! Dis donc les gardes ne déconnent pas !