Une semaine dans la Cordillère Huayhuash

“There is a peculiar anonymity about being in tents. Once the zip is closed and the outside world barred from sight, all sense of location disappears. Scotland, the French Alps, the Karakoram, it was always the same. The sound of rustling, of fabric flapping in the wind, or of rainfall, the feel of hard lumps under the ground sheet, the smell of rancid socks and sweat – these are universals, as comforting as the warmth of the down sleeping bag.”
Joe Simpson, Touching the Void

La Cordillera Huayhuash, c’est un peu la petite sœur de la Cordillera Blanca. Une petite sœur plus discrète, en retrait, mais qui décidément n’a rien à envier à sa grande sœur, mondialement connue.

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Pourtant, c’est dans cette cordillère qu’en 1985, Joe et Simon, en réalisant la première ascension du Siula Grande par la face ouest, écrivaient une page sombre de l’histoire de l’alpinisme, qui aurait pu tourner au drame mais qui finalement s’avérera un récit de survie mythique pour les alpinistes, et l’origine de bien des débats (La mort suspendue, Joe Simpson)

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Nous voilà parti, avec Margaux et Mathilde, pour une semaine de marche autour d’une chaîne de montagnes fabuleuse, en autonomie, à plusieurs jours de marche de la moindre “tienda” ou du moindre secours.

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https://youtu.be/eG83hpsZ-Sc

Chaque jour nous enchaînons un à deux cols flirtant, voir dépassant 5000 m. De là-haut, nous découvrons chaque fois un nouveau point de vue, une face cachée, un nouveau sommet.

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Entre chaque col, vallées et plateaux ne sont habités que par des vaches qui ruminent à plus de 4500 m d’altitude.

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Elles sont bien paisibles, plus en tout cas que les Péruviens des “communidad” qui nous harcèlent à chaque étape pour payer leurs boletos, droits de passage qui ressemblent plus à un racket organisé. Heureusement, Mathilde et Margaux sont pugnaces et ne lâchent rien dans leur nego. On établi vite une stratégie méchant/gentil qui porte ses fruits et nous fait économiser près de la moitié du prix du circuito.

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Chaque soir, le bivouac s’improvise, de préférence avant la nuit, dès que nous trouvons un bon spot.

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D’abord un thé pour nous réchauffer, puis des pâtes et vite nous nous engouffrons dans nos duvets. Les nuits sont fraîches et au réveil l’intérieur de la tente est gelé.

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Nous marchons 6 jours pour en effectuer le tour. Les quatre premiers jours, nous ne croisons quasiment personne et bivouaquons systématiquement seuls. En effet, la plupart des touristes qui viennent ici sont en tours organisés, avec guide, mules et cuisiniers. Eux ne porte pas nos sacs de 15 kg et marchent moins chaque jour…

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A plusieurs reprises, nous apercevons des condors, majestueux rapaces charognards des Andes.

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Au passage à proximité du Diablo Mudo, le Diable Muet, 2 guides observent l’itinéraire qu’ils prendront demain pour en faire l’ascension avec leurs clients.

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Chaque jour, chaque instant, nous évoluons dans un décors vraiment sublime. Les quelques photos ci-dessous se passent de commentaires…

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Pour la dernière journée, je laisse les filles prendre le chemin le plus court et j’enchaîne 3 cols en mode recherche d’itinéraire et isolement total. A plus de 5000 m, je me retrouve seul face au Yerupaja, “el carnicero”, le plus haut sommet de la chaîne.

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Peu avant la nuit, la boucle est bouclée et j’atteins Llamar où je retrouve les filles.

Après 6 mois de voyage, un grand nombre de Treks et plusieurs centaines de kilomètres à pieds, la Cordillera Huayhuash prend la première place: paysage magiques, itinéraires “paumatoires”, isolement. Un mauvais point pour le tarif et les “boletos” à payer chaque jour.
J’espère que cet itinéraire saura garder son authenticité et que le tourisme se développant ne rendra pas ce Treks trop populaire. En bref, si vous voulez y allez, c’est maintenant !!

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Un commentaire

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  1. Dorothee · juillet 17, 2015

    Super chouette ces paysages ! Ca donne envie ! Quoique ça semble pas simple physiquement quand même 🙂

  2. gael · juillet 17, 2015

    géniiiiiiiiiiiiiiiiiial mon sim… tu dois avoir les mollets affutés comme un bouqutin! 🙂 toujours super de te lire… mille bises a tout vite