A l’atrás!!

L’autostop (ici on dit “hacer dedo” soit littéralement faire du doigt) est notre mode de déplacement privilégié, en tout cas il le fut jusqu’à notre arrivée en Bolivie. Économique, il permet surtout de faire des rencontres et parfois de se retrouver là où on n’avait pas prévu.

D’abord, on ne choisit pas toujours où l’on va s’arrêter pour lever le pouce. Quand on a le choix, on peut s’adonner à un peu de stratégie : dans une station essence pour racoler les véhicules, après un ralentisseur, après un rond-point… Ici on fait même du stop sur l’autoroute la nuit et sous les ponts des échangeurs.

Ensuite, la grande question: avec ou sans panneau ? Avec un bout de carton, on indique sa direction. Sans, on peut profiter d’une bonne opportunité. Il n’y a pas de règle, mais j’ai toujours un magic marker sur moi s’il te faut se faire un panneau.

Et puis qu’est ce qui marche le mieux: seul ou à deux ? En cachant nos gros sacs ? Et si on mettait une chemise ? Et le lunettes de soleil ? Un sourire ou l’air fatigué ?

Après 4 mois, franchement je dois bien avouer qu’il n’y a pas de règle. Ah,si, il y en a une, immuable, c’est qu’une fille se fera toujours prendre plus vite qu’un mec !!

Nous avons donc parcouru quelques milliers de kilomètres en stop, et des histoires, je peux en raconter :
– Les 4h d’attentes seul en plein cagnard à Junín de los Andes.
– Le repas offert par Ricardo dans son camion à Resistencia.
– Le grand détour pour m’amener au logo espero chico.
– Le trajet dans une bétaillère avec 4 chiliens bourrés et incompréhensibles tandis que le moteur semblait nous lâcher à chaque montée et nécessitait adjonction d’eau tous les 30km.
– Les innombrables trajets à l’arrière des pick-up.

Et c’est là que je voulais en venir.

Imaginez.

Vous êtes à Misiones en plein coeur de la Selva (forêt tropicale) Argentine. Une heure de stop infructueuse et le moral qui descend un peu trop bas. Et la bim, Mat alpague un pick-up qui peut nous faire avancer de 300km. On monte à l’arrière, on s’installe comme on peut, et à peine assis, le pick-up démarre. Quelques fringues sous les fesses, la goretex pas loin car il y a du vent et il risque de pleuvoir, l’Ipod dans les oreilles et c’est parti. Toute une après midi à profiter du paysage, de la pluie qui tombe en fine goutes mais qui sèche en quelques minutes, de la lumière qui change à chaque instant et du soleil qui se couche alors que nous traversons le Rio Paraná sur un pont gigantesque, du paysage qui passe de la selva luxuriante aux plantations géométriques de pins américains. Nous roulons parfois bien vite, genre 120, et sur une national, à l’air libre et sans ceintures, on se dit que statistiquement, on perd quelques années de vie. Mais ça, ça ne compte pas.
Parfois on s’arrête pour pisser un coup ou boire une bière mais pour une pause casse croûte ou une clope, ça s’passe à “l’atrás”, à l’arrière en espagnol.

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Et oui, il y a des moments comme ça où l’esprit du voyage est là, où on se sent libre et où seul l’instant présent compte.
Et des atrás (l’arrière) de pick-up, nous en avons pris plus d’un et chaque fois, les cheveux au vent, on se sent vivant !!!

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Un commentaire

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  1. Tommy · juin 20, 2015

    Les choses les plus simples sont souvent les plus agréables … Passionnant ce récit de voyage, c’est un vrai régal à lire. Bonne route les gars. A plus.

    • simontchik · juin 20, 2015

      Merci tommy !!! Que de bonnes nouvelles de ta famille qui s’agrandit encore. Félicitation.

  2. jaimelabrousse · juin 20, 2015

    Une âme de poète Simon ! Bises