Buenos Aires "en mode" Erasmus

Pour la première fois depuis le début du voyage, on se fixe un objectif précis : Rendez-vous le 19 mars à Buenos Aires pour le concert de Manu Chao. Ça va, y’a pire comme contrainte.

Nous voilà donc embarqués dans un bus first class, pour 24 h de route qui nous mèneront de Viña del Mar à Buenos Aires, du Pacifique à l’Atlantique en passant à plus de 3000 m, au pied de l’Aconcagua. First class, car une promotion nous permet d’avoir la first class pour moins chère que la semi cama (des sièges inclinables). A nous donc les plateaux repas, l’écran tactile… et la clim qui fuit.

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Nous profitons quand même du paysage pendant les 12 heures de jour de la première partie du trajet.

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Nous arrivons donc à BA defractés après une nuit sur la plage et une nuit dans le bus. Malheureusement nous n’arrivons pas à joindre notre hôte couchsurfing et nous prenons donc un lit en dortoir dans une auberge. Il fait 35 degrés, la ville est assez étouffante, l’accueil est donc difficile. On se familiarise avec les velib’ locaux, et nous partons à l’assaut de la ville, enfin d’une infime partie, c’est super grand.

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Nous passons la soirée à l’auberge avec Mélanie, une amie et patiente de Mat. Nous avons finalement Caro par mail, notre contact couchsurfing, qui pensait que nous arrivions le lendemain.

Le lendemain donc, après d’ultimes malentendus (qui permettront à Mat d’aller chez le coiffeur), nous posons nos sacs chez Caro, dans une charmante maison, avec terrasse sur le toit (pour faire les asados il paraît).

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Caro fait des costumes (elle est couturière) et nous prévoit déjà un asado vendredi avec l’équipe de son dernier film. Quand à sa voisine et sœur, tromboniste, elle nous invite à un concert que son groupe donne le soir même. Ça s’annonce donc pas mal.

Le soir du concert de Manu Chao, Mélanie nous organise la pré-soirée chez des potes, étudiants comme elle, qui vivent en colloc, à 16 (avec eux, nous passerons une bonne partie de la semaine).

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Ambiance auberge espagnole, Fernet-coca et clopes sur la terrasse, on se chauffe et on file en zigzaguant au concert. Grosse ambiance, Manu Chao est une super star ici : le stade est bondé, le public se donne, les filles se mettent en marge du pogo tandis que les gars foncent dedans, torse poil et poing levé.

Tiens, une banderole sur la scène où est inscrit : Fuera Monsanto. Tout à son honneur, Manu Chao profite de sa notoriété pour donner tribune à diverses causes, dont la lutte contre le géant méchant Monsanto (qui fait des ravages en Amérique du Sud) mais aussi les droits de la femme, les natifs (avant les espagnols) et d’autres, j’ai pas tout compris.

Par contre, quand la musique est bonne, bonne, bonne, il faut faire attention à ses poches et à son sac à dos. Le bilan est lourd : dans notre groupe ce sont 2 téléphones, un sac à main et l’appareil photo de Mat qui disparaissent.

Après 3 h de concert, nous jetons l’éponge avant Manu et nous rentrons nous coucher. 3ème soirée à BA et nous n’avons toujours pas vu grand-chose de la ville.

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Vendredi glande, mais surtout nous préparons l’asado et la fiesta du vendredi. Les courses à l’Argentine ne ressemblent à rien que je connaisse : on pèse plein de légumes au supermarché avant finalement de ne pas les acheter au moment de passer en caisse, on fait 3 épiceries du coin pour acheter pas grand-chose à chaque fois, on rentre à la maison avec un caddie que nous pousse dans la rue une chinoise de la famille de ceux qui tiennent l’une des épiceries. Enfin bref, on se retrouve à la bourre pour l’asado, les invités sont là mais Caro est encore en train de faire des achats.

Heureusement, Juan Chi, le beau-frère, se donne autour du barbecue pendant que les femmes préparent les salades (les clichés sont les même partout !). L’asado c’est une sorte de barbecue élevé au rang de monument national.

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Le Fernet-coca coule encore à flot, ainsi que le vin argentin, autre fierté nationale, derrière l’asado bien sûr. On finit à 4 h du matin à danser sur James Brown et autres musiques argentines.

Avec tout ça, il est samedi et nous avons vraiment, vraiment besoin de dormir. Soirée télé avec un classique argentin, Esperando la carroza, sorte de père Noël est une ordure où les gens crient beaucoup. Avec la fatigue, nous n’arrivons même pas au bout du film, mais ça vaut le coup, si si.

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Dimanche nous avons rendez-vous avec les jeunes à la feria dominicale du quartier Mataderos.
Bon, ici je fais une petite parenthèse sur les jeunes. Et oui, avec une moyenne d’âge de 23 ans, cela fait une décennie de différence : du coup les pubs des années 90, les blagues de La Cité de la peur, ou l’histoire du Minitel, tu oublies. Ceci dit j’ai passé d’excellents moments et je les remercie bien pour l’organisation et l’énergie 😉
Bref, revenons à notre feria. Nous passons rapidement sur la section artisanat pour rejoindre la section bouffe afin de tester le locro et les empanadas de Tucumán.

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Pour digérer, concours d’agilité “en mode” chevaleresque : montés sur leurs chevaux, les gauchos lancés à pleine vitesse doivent viser avec une sorte de tige un anneau qui pend à 3 m de haut.

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Après le spectacle, on se rend à la station essence la plus proche pour… regarder un match de foot. Quelque chose comme Madrid Barcelone… Ça s’appelle un “clásico” non ?

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Dimanche soir, nous allons quand même enfin regarder un peu de tango et de danses traditionnelles avant d’aller descendre quelques bouteilles de vin avec Adèle et Mélanie. Ah oui parce qu’à ce moment-là, nous avons changé de crèmerie et c’est Adèle qui nous héberge pendant 2 nuits.

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Lundi soir, nouvel apéro asado à la colloc avant d’aller se déhancher à la bomba del tiempo. Dans une sorte de cour intérieure post-industrielle (ça s’appel Conex), un groupe de percussions improvise, sous la houlette d’un chef d’orchestre temporaire (en fait ils sont plusieurs et ils tournent), des morceaux aux rythmes africains. Beaucoup d’énergie sur scène et dans le public. Pas assez pour nous, qui enchaînons avec une soirée en boîte de nuit, qui se finira autour de quelques empanadas à 4 h du matin.

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Mardi 24 Mars, anniversaire de la prise de pouvoir des militaires. Ahhhh, c’est pour ça que c’est tant la fête : c’était un week-end de 4 jours.
A cette occasion donc, le mot d’ordre est Nunca más (soit “plus jamais”) et les argentins se rassemblent pour ne pas oublier leurs proches, disparus lors de ce coup d’état. Les partis politiques sont aussi de la partie, d’autant plus qu’il y a des élections cette année.
Nous retrouvons à cette occasion Andrew, que nous avions quitté à Chiloé. Après une bière, nous nous dirigeons vers le cortège. Nous passons donc des peronistes aux gauchistes en remontant l’avenue jusqu’à Plaza de Mayo. Nous nous achetons le meilleur sandwich de la semaine avant de tracer notre route vers San Telmo où nous passons la soirée tous les trois, au bar et au restaurant.

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Mercredi 25, il est temps pour moi de reprendre la route. Je laisse Mat à Buenos Aires, et après une rapide visite du cimetière où est enterrée Eva Peron et un dernier lunch avec Mélanie, j’embarque dans un bus pour Concepcíon de Uruguay afin de me rapprocher d’Iguazu, notre prochaine grande étape.

PS: notre expérience Buenos Aires n’aurait vraiment pas été la même sans Card, Coti et Juan Chi, Mélanie, Adèle, Hugo, José et les autres jeunes 😉 Merci à vous tous !!!

Un commentaire

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  1. suzi · mars 27, 2015

    🙂 jme demandais justement ce qu’il pouvait se passer outre mer 🙂
    ravie de cette lecture mon ptit, je jardine printanierement demain matin et t’écrirai quelques breves ‘iséroises… bises!

  2. Hugo Alveeees · mars 27, 2015

    coucou sim c’est hugo 😉 hihi
    je voulais te dire merci pour tout, vraiment c’était trop chouette comme moments de vie partagés, des moments inoubliaux
    bisous, j’adore te lire et attends toujours le prochain article avec impatience
    bisous