El domingo de ramos à Mercedes

Trouver un couchsurfing à Mercedes relevait presque du miracle. Peut-être est-ce parce que ce dimanche sonne le coup d’envoi de la semana santa? En tout cas ces 2 jours passés dans cette petite ville furent authentiques et charmants.

Mercedes est une ville qui semble vivre principalement de l’agriculture. Ainsi je retrouve sur les devantures de certains magasins quelques noms qui évoquent pour moi un passé obscur (pioneer, syngenta, Dow chemicals…).
Mais Mercedes est aussi le point de départ pour visiter Esteros del Ibera, un parc national où je me rends en écrivant ces lignes. C’est donc pour visiter ce parc que je suis venu, sans attendre grand-chose de cette ville.

Et pourtant, dès l’instant où Guillermo me dépose à l’entrée de la ville, dès que je descends de son camion qui transporte 24 tonnes de poulets congelés, je sens que la ville va me plaire.

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3 km pour parcourir le boulevard San Martin vers le centre ville et atteindre la place principale où je me pose un instant : tout le monde est en moto (de petites 80 ou 110 cm3) sans casque, les devantures des magasins sont peintes à la main, les petits vieux prennent leur maté devant leur porte, les cloches sonnent 17 h et la ville émerge de la siesta … On est loin de Buenos Aires.

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Je rejoins Veronika chez elle, à 3 cuadras de la place. Veronika, 21 ans, vit seule dans la maison de sa grand-mère et élève sa fille de 2 ans, Tabata (prononcez tavata). Elle vit de rien, il n’y a l’eau que dans la salle de bain, une gazinière de camping, un jardin, 2 chiens. Elle a l’habitude d’accueillir des couchsurfers et apprécie les échanges et sûrement de voyager un peu à travers nos expériences de backpackers.

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Nous passons la soirée avec 2 amis, je goûte au Gancia (Martini local qui se marie très bien avec le jus de pamplemousse, du jardin s’il vous plaît) et fais la cuisine pour tout le monde. C’est tranquille, simple, et ça me plaît. Nous allons nous coucher vers 1h du matin, Tabata inclue. La rigueur ne semble pas faire partie de l’éducation ici. Veronika fait de son mieux, et je constate à quel point il est difficile d’éduquer un enfant seul, ne serait-ce que parce qu’on ne peut se reposer sur personne. Au passage, un coucou aux jeunes nouveaux parents qui se reconnaîtront 😉

Dimanche matin, après avoir préparé crêpes et jus de pamplemousse, je prends mon sac et pars découvrir la ville. Après un bon moment passé sur un banc de la place principale, pause Wi-Fi et maté, ma mission est de trouver un transport pour me rendre le lendemain à Esteros del ibera.

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En chemin, je demande à une mamie pourquoi beaucoup de gens portent des rameaux d’olivier et semblent attendre quelque-chose. Elle m’explique avec un grand sourire édenté que c’est un jour spécial, et que prêtres ou autres évêques vont venir pour une célébration à 18 h. Un petit coup de Wikipedia me confirme qu’on célèbre l’entrée de Jésus à Jérusalem. Je me fonds alors dans la foule et goûte à la ferveur catholique argentine.

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Après un discours que je comprend presque, l’évêque (il me semble, il était habillé de rouge) traverse la foule et bénit les rameaux, tout le monde se fait éclabousser d’eau bénite. J’espère que ça va me porter chance 😉

À la fin de la célébration, les différentes paroisses se rendent, en cortège, dans leurs églises respectives. Je ne suis pas mécontent des quelques photos que je vole à cet instant.

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Dimanche soir, dernière soirée chez Veronika. Nous terminons la bouteille de Gancia au péril de ma vie car je dois escalader le pamplemoussier pour attraper les fruits les plus mûrs. Tabata fait son show (soit une alternance de sourires et de caprices), on discute musique, burningman, voyage et échangeons sur les différences entre Europe et Argentine. Nous nous payons une belle barre de rire lorsqu’une grenouille émerge d’une conduite dans la salle de bain et effraie femmes et chiens.

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Une belle tranche de vie Argentine avant de prendre un minibus pour Esteros del ibera où j’espère taquiner les crocodiles en kayak !!!

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