Âmes sensibles, s’abstenir…
En voilà un truc que même Maïté n’a jamais cuisiné. Ceci dit si elle l’avait fait, elles se seraient bien marré avec Micheline et le moment d’anthologie télévisuelle aurait été garantie.
Spécialité de grandes occasions, du Pérou jusqu’au Sud de la Colombie, le Cuy (prononcez “couille”) est un cochon d’Inde, un peu plus gros que celui qui a l’habitude de tourner dans une roue en cage. C’est le plat traditionnel, dont ils sont assez fiers je dois dire, et que les touristes se plaisent à photographier. Quand on les croisent en ville, ça donne ça.
Lors de mon dernier passage chez Ana à Quito (voir précédents articles) j’ai eu la chance d’en cuisiner. Et voilà comment ça se passe.
NB: ils s’achètent en général vivants, et la première étape consiste à les tuer en leur écrasant le nez, ce qui a pour effet de leur percer le crâne, les tuant instantanément. Il ne reste plus qu’à leur enlever un oeil, et à les pendre par les pieds pour que le sang s’écoule. Ça, j’ai pas fait.
Matériel nécessaire :
Une scie
Un marteau
Une cisaille
Vous voilà donc avec 3 petits animaux (un pour trois personnes, mais ça dépend de la taille en fait). Ça donne ça. Appétissant dans le frigo, n’est-ce pas ?
Après assaisonnement avec les épices de votre choix, les laisser mariner quelques heures.
Ensuite, aller dans le jardin du voisin couper quelques grosses branches d’eucalyptus, parce que le Cuy s’embroche… sur de grosses broches.
Vient ensuite la désagréable étape de l’embrochage. Lui, il ne sent rien bien sûr quand on insère dans son anus la grosse branche… Ensuite, il faut bien forcer pour que ça rentre, passer par le coup sous la peau de la gorge, et pousser jusqu’à ce que la bête soit bien maintenue. Il faut s’y prendre à plusieurs (Maïté et Micheline n’auraient pas suffit).
Dès lors, bien ligaturer les pattes, pour pas qu’ça glisse.
Au besoin, bloquer le lien avec un clou (d’où le marteau).
Pendant ce temps, quelqu’un a préparé les braises pour la cuisson. S’installer alors près du poêle et tourner, tourner, tourner… Pendant une bonne heure.
Une fois que la bête a pris une jolie teinte grillée, il est temps d’écarteler la bête pour cuire l’intérieur, quelques minutes suffisent.
Et voilà, les Cuy sont bien grillés et prêts à être dégustés.
Dans le temps, en Equateur, lorsqu’un jeune homme venait demander la main de sa fille au chef de famille, ce dernier donnait un Cuy vivant au jeune homme. S’il était capable de le cuisiner, sans lui brûler les oreilles, il était bon à marier.
D’après mes convives, les oreilles de mon Cuy étaient parfaites. Croustillantes mais pas brûlées. Bref, je suis bon à marier, je suis rassuré.
Et pour finir, une vidéo qui avait fait le buzz il y a quelque temps, “Le merveilleux monde des Cuy”:
https://vimeo.com/112061208
PS: pour ceux qui se le demandent (je vous vois venir les gars), je n’ai pas goûté les couilles de Cuy, et ne peux donc vous dire si c’est bon !!!
Ta photo en train de rôtir une famille de ragondins ne va pas figurer sur mon album! Un coup à se faire couper les cuy par les associations spécialisées!
Excellent! Mais au final tu dis pas si c’est bon ! Ça me laisse… Sur ma faim 😉
Et j’ai appris des choses instructives dans la vidéo. On peut se faire aider ?
On ne va pas se la jouer “chochottes” La bidoche qu’on consomme en Occident ne jouit peut-être toujours pas d’autant d’égards…
… Ne jouit peut-être pas toujours…
Hello Simon,
J’espere que vous etes loins du Cotopaxi et vous ne laissez pas vous cuire les cuys 🙂
Bonne chance
en tous les cas ta mine est parfaite… 🙂