Latitude 0° (2/2)

Résumé télégrammé de l’épisode précédent:
2 amis – stop – Équateur – stop – découvertes – stop – surf – stop – baleines – stop – nature –  stop – rencontres – stop – muy bien – stop

Le Cotopaxi, pour prendre de la hauteur

Après avoir laissé notre famille d’accueil à Quito, nous décidons d’aller vers le centre du pays, sur la cordillère des Andes, pour ‘aller plus haut’. Trek et randonnées au programme.

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Après notre classique binôme ‘Bus/Pick up”, direction le parc national du Cotopaxi, du nom du superbe volcan culminant à presque 6000 m. Et bim’ !

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Notre campement n’est “qu’à” 3600 m d’altitude mais ça nécessite quand même une petite acclimatation. On monte la tente, on se promène, on discute avec les back packers rencontrés, souvent français et souvent issus de Rhône-Alpes… Dépaysement.

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La montagne à cela de particulier qu’elle rassemble. Les “back packers-marcheurs-randonneurs-escaladeurs-canyoneurs-parapentistes…” s’échangent leurs découvertes, les endroits les plus fabuleux, les conseils sur le matériel, etc… c’est un monde à part. Tout le monde ne peut y avoir accès et beaucoup ne le connaîtront pas. On n’en est pas à la “grande famille de la montagne”, mais il y a de la solidarité.

Installés, la nuit venue, les nouilles chinoises avalées, sous la tente et dans le froid, on s’endort dans un grand silence, qui ne sera craquelé que par quelques ronflements de part et d’autre.
Promiscuité.

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Au petit matin, il fait froid, Simon nous prépare le thé qui réchauffe, agrémenté de ‘chia’ et de miel pour leurs bienfaits. Dans la brume matinale, on attaque la grimpette, les paysages sont vierges, la sensation d’être seuls est forte et à vrai dire pas loin d’être une réalité, tout au plus quelques chevaux sauvages au loin nous observent. C’est calme, grandiose, immense.

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A 4300 m, avec un vent glacial, les conditions sont rudes, mais la faune et la flore se sont adaptées. Pour nous, ça n’est pas aisé. Le réveil musculaire est exigeant et l’oxygène manque déjà un peu. Les efforts marquent davantage, et le cœur s’emballe.

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Je me concentre sur ma respiration: “Avancer doucement mais régulièrement”. Je mesure mieux les effets de l’altitude et l’exploit physique des alpinistes de très haute montagne.

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Dans cette immensité, on se sent petit, soumis à un environnement qu’on ne maîtrise pas. Point de différence notable avec notre quotidien connu, maîtrisé, aseptisé.

En chemin, nous parlons peu. Nous avançons.

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Ces longs moments de silence, face à soi-même, sont rares pour moi. Je prends le temps de laisser vagabonder mon esprit.
Il est vrai que dans notre société, on peut avoir tendance à éliminer les ‘temps morts’, à ‘combler les vides’: on sort son portable, on se connecte, on regarde la TV, on lit. On occupe ce bien précieux après lequel on court souvent: le temps.

Enfants pourtant, on s’accordait des moments ‘vides’ (ce qui pouvait d’ailleurs agacer les parents), je mesure aujourd’hui qu’ils contribuent à un équilibre. Bien sûr, tout est question de dosage!! La rêverie, la contemplation et l’introspection sont utiles, voire nécessaires. Je déguste ces moments physiquement difficiles et mentalement salvateurs.

Les courtes pauses qu’on s’accorde, en dehors de nous permettre d’ingurgiter notre dose quotidienne de bananes, sont alors propices aux conversations, au partage de projets incertains ou enfouis, aux révélations d’idéaux ou de rêves.

J’ai aimé ces uniques moments de partage drôles et enrichissants, teintés de pudeur et de bienveillance.

Quilotoa, son volcan, son lac, son vent.

Après deux jours au Cotopaxi, on rejoint la “Laguna de Quilotoa “, volcan balayé par des puissantes et infatigables bourrasques, auréolé d’un cratère de 3 kms et d’un lac couleur turquoise. Une claque !

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Arrivés à Quilotoa, Robert, slovaque au look improbable (mélange de Jude Law, de festivalier pendant Woodstock et de quechua en vacances) ayant décidé de s’attarder dans cette bourgade aux allures de bout du monde, nous convainc de poser nos sacs dans l’auberge où il travaille.

Une heure après notre arrivée, on attaque le tour du lac par les crêtes, 4 heures d’effort presque seuls sous un vent violent qui nous déséquilibre, mais nous offre des panoramas uniques. Combien y a-t-il d’endroits aussi beau dans le monde ? Et combien ne verrons nous jamais ?

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Le soir, bien calmés par le vent assourdissant, on s’attable en compagnie des autres visiteurs de passage. Ambiance back packers rafraîchissante, internationale, jeune, joyeuse, curieuse, insouciante, optimiste. Délectable. On y rencontre Joannie, jeune québéquoise souriante, on parfait notre lexique des expressions locales, “c’est cute lô !”

On quitte Quilotoa le lendemain, direction Bagnõs, pour notre dernière étape, à la frontière de la jungle amazonienne.

Agréables toilettes !

Pour les non initiés, Bagnõs, on apprend vite à reconnaître ce mot très utile sur place, signifie “toilettes”. Détail savoureux lorsqu’on lit sur les tee-shirt vendus sur place “I love Bagnõs”. Élégance.

Cette ville, entourée de montagnes et d’une végétation luxuriante, est touristique. Toutes sortes d’activités y sont proposées pour divertir le visiteur.

En s’y promenant, on croise par hasard Joannie, quittée le matin même à Quilotoa. L’Équateur, c’est pas grand. Le monde des back packers non plus.

La soirée est bonne, à boire des coups et à rigoler dans un bar décoré de photos de chiens, ambiance 30 millions d’amis. Bien lancés, on décide de se faire un vrai resto. On ouvre le ‘Routard’ et on se retrouve dans un pseudo-végétarien à la cool, qui s’avèrera être ‘the place to be’, puisqu’on y re-retrouvera Joannie mais aussi Gilles, rencontré sur le sable de Canoa. L’Équateur, c’est petit. Le monde des back packers aussi.

La dernière journée, on loue des vélos pour dévaler la “route des cascades”, on y découvrira plusieurs chutes d’eau plus ou moins impressionnantes sur le chemin*.

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Sur l’une d’elle, on re-re-retrouve Gilles, toujours par le plus grand des hasards, la routine.

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Le soir, le dernier verre sera partagé avec un américain alcoolique ex-taulard qui s’est gentiment incrusté. Rencontre du troisième type.

19h00, je prends le bus, première étape des 32 h de trajet qui m’attendent. C’est dans les dernières minutes de ce trajet, entre Madrid et Lyon au petit matin, que je clos le récit de nos tribulations.

Ce fut un réel plaisir de les relater pour les revivre. Merci mon Simon pour ton accueil, ta curiosité et ton optimisme.

À quand la prochaine ?

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Xav’

* Surprise à venir pour la “No Fear Team”

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