Bienvenu à El Bolson, petite ville de la Patagonie Argentine, où se côtoient backpackers, hippies, amoureux de la nature, amateurs de Marijuana et férus de construction naturelle. Pour profiter pleinement de cette expérience pacha mamesque, nous passerons une semaine chez Blanca Rosa à trier des semences bio, manger organique et travailler la terre de nos mains, si si.

 

Je retrouve donc Mat le jour de la Saint Valentin chez Blanca, après 10 jours passés chacun de notre côté à vivre nos expériences. C’est donc sous le signe de l’amour que nous arrivons chez Blanca. Car ici on aime beaucoup : on aime faire des câlins aux arbres, on aime méditer, on aime le premier rayon de soleil du matin, on aime les légumes bio, on aime le temps qui passe… On aime même trier ses déchets et bien entendu, tout recycler.

Première expérience woofing et première semaine pour se poser après tous ces kilomètres parcourus. Nous installons nos tentes dans un coin du jardin et faisons connaissance avec 2 couples qui habitent aussi la maison : un couple de quadra hispano-anglais qui squattent le premier étage, et un couple d’étudiants argentins qui habitent une cabane au fond du jardin.

Les journées s’enchaînent selon un rythme bien rôdé : lever à 8 h, petit déjeuner bio, travaux dans le jardin, déjeuner bio à 14 h, sieste et médiation de 15 h à 17 h, jardinage jusqu’à 19 h.

Nous trions régulièrement graines et autres herbes médicinales dont nous apprenons quelques secrets.

Tous les 2 jours, il faut aller installer le stand de Blanca au marché artisanal.

Marché artisanal de grande qualité d’ailleurs : les tee-shirts psychédéliques Bob Marley sont fait main et les pipes à ganja creusées dans le bois des forêts avoisinantes. Sans être trop cynique, on y trouve aussi de la délicieuse bière artisanale (beaucoup de houblon pousse dans le coin), des planches à découper en cyprès de Patagonie du plus bel effet, confiture et pain maison, légumes bio, j’en passe et des meilleurs.

Nous sommes rejoints dès le 2ème jour par Else, notre copine belge qui fait désormais partie du voyage. C’est l’occasion de tomber quelques bouteilles de Fernet Coca, de débattre sur le moi et l’ego (j’ai toujours pas compris mais j’ai bien débattu) et de passer quelques soirées en villes.

Blanca agrandit sa maison. Certains jours, nous voyons donc débarquer cousins et amis à qui nous donnons quelques coups de main pour scier, poncer, vernir et finalement dresser 6 troncs d’arbres qui serviront de structure à une serre et un balcon pour l’étage.

Tout cela bien sûr dans le plus grand respect des règles basiques de sécurité : tu ne tronçonneras pas en tongs, tu ne fumeras pas de joint en travaillant, etc…

Plus sérieusement Blanca, après une vie bien remplie de différents métiers, en connaît un rayon sur les bienfaits des plantes médicinales. Elle confectionne crèmes, poudres et infusions à base de ce qu’elle cultive dans son jardin. Elle récolte, sèche, nettoie et trie graines et semences bio de toute sorte, qu’elle semble vendre à beaucoup de monde à El Bolson.

En fait elle fait un peu comme Syngenta, en version bio, écolo et autosuffisante. Il faut donc garder les pépins de chaque tomate, ce qui est fastidieux lorsqu’on prépare des tomates cerises par exemple.

Elle nous cuisine bien entendu de bons petits plats (soupe de cacahuètes, pâtes maison, ratatouille, velouté de quinoa…) et fait son propre pain, de blé ou de maïs. Nous participons au bon karma de la maison en cuisinant crêpes, crumble, confitures et tarte aux mûres. Le dernier soir, nous avons même droit à notre premier assado, le barbecue local.

Et puis il y a ces journées qui paraissent hors du temps. Tout d’abord nous passons 2 jours dans les fumées d’un gigantesque feu de forêt, avec soleil rouge toute la journée, ambiance apocalypse.
Ensuite il y a ces journées où Pastor (un des fils de Blanca) vient nous chercher et nous emmène une fois voir un couple de belges pour une raison que nous ignorons, une fois dans son atelier à bois pour… et bien couper du bois, ou encore passer une après-midi dans un camp où jeunes de tous pays apprennent tout de la construction naturel (genre faire un banc avec des bouteilles de plastique recyclées, construire un chauffage en brique à haut rendement, faire du ciment avec de la terre et de la paille, etc…).

Après une semaine nous reprenons la route. Le bilan est mitigé cependant : nous aurions aimé apprendre plus sur ces plantes et leurs propriétés. On en a quand même bien profité et nous nous sommes reposés. Ce fut aussi l’occasion de mieux faire connaissance avec Else, que nous retrouverons peut être somewhere, someday.

Nous partons d’El Bolson en bus le 22 février pour Bariloche, d’où je compte bien entraîner Mat pour un trek de 4 jours en montagne.